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La composition du XV de France pour l'Italie : on fait un puzzle ?

  • Photo du rédacteur: Tara Feyt
    Tara Feyt
  • 21 févr.
  • 4 min de lecture

On ne sait plus très bien où l'on va - où vont Fabien Galthié et ses adjoints - avec ce XV de France. Car entre les joueurs indisponibles (suspension, blessures) et les choix du staff, c'est un groupe des 23 encore remanié qui va se présenter ce dimanche à Rome.

Comme l'impression que le sélectionneur est encore et toujours dans l'attente d'avoir tous ses titulaires indiscutables à des postes-clés. Comme l'impression, depuis un moment, que tout ça n'est que petits ajustements et autre tambouille pour pallier des manques.

Saine émulation ou puzzle à compléter ?

Fabien Galthié en conférence de presse ce vendredi à Rome (photo Tiziana FABI / AFP)
Fabien Galthié en conférence de presse ce vendredi à Rome (photo Tiziana FABI / AFP)

"L'expérience collective" aux oubliettes 


Quand il a repris les rênes du XV de France en 2020, le leitmotiv de Fabien Galthié était "l'expérience collective". Donner de la stabilité aux joueurs, leur montrer toute la confiance que l'on plaçait en eux, les installer à leur poste, individuellement et collectivement, en vue de la Coupe du Monde 2023. À l'époque, il répétait à l'envi l'importance des repères communs, si précieux pour que les membres d'une équipe se trouvent les yeux fermés et deviennent imbattables.

Las, battus, les Bleus l'ont été. On sait comment. Peut-être un peu trop confiants en leurs forces, ils ont été pris à leur propre jeu.


Aujourd'hui, le sélectionneur national a changé de discours. "Désormais, la remise en question, l’émulation, la concurrence et le développement des potentiels rentrent en ligne de compte. [...] Dans cette méthode, ce choix est argumenté par les performances individuelles." déclarait-il ce vendredi 21 février en conférence de presse. On l'a compris, il fallait remobiliser les troupes.


Mais aurait-il le même positionnement si tous ses "premiers choix" étaient disponibles ?


Une équipe-type ?


Certes il faut prévoir l'avenir, avoir une vision sur quatre ans, lancer des jeunes dans le grand bain, tester des associations. Mais il faut aussi savoir, à un moment, se fixer, choisir et renoncer. Pour le bien des fameux repères collectifs comme pour celui des joueurs qui passent leur temps à faire des allers-retours stériles entre Marcoussis et leurs clubs. 

Alors, qui pour incarner le projet ? Essayons d'y voir clair.


1ère ligne 

À gauche de la mêlée, Baille et Wardi, de retour de blessures, ont logiquement les faveurs du coach depuis longtemps. Nul doute qu'ils reprendront vite leur place, même si Gros assure bien l'intérim.

A droite, Falatea, en délicatesse avec son genou, et Tatafu, également en phase de reprise, devront montrer leurs forces pour prendre la place de titulaire à Atonio, bientôt 35 ans. Aldegheri pourrait en faire les frais.


2e ligne

À l'attelage, la lumineuse association toulousaine Flament - Meafou fait des étincelles aussi en bleu. On souhaite à Guillard de se faire une place, lui qui a un profil polyvalent (si cher à Galthié) 2e ligne-3e ligne et qui offre un sauteur supplémentaire en touche.

En revanche, il semble manquer pour l'instant une doublure pour le gabarit du colosse Meafou. Romain Taofifenua, 35 ans en septembre, ne représente pas une option d'avenir et Posolo Tuilagi est toujours blessé.


3e ligne

Les combinaisons sont nombreuses et on ne va pas s'en plaindre. Le tiercé Cros, Alldritt, Boudehent semble gagnant aux yeux du staff mais avec Ollivon, Roumat, Jegou et Jelonch, les profils sont riches et les associations pertinentes selon que l'on souhaite un pack plus ou moins mobile, des sauteurs plus nombreux... L'embarras du choix !


Les trois-quarts 

Ils seront ici tous traités ensemble, tant leur complémentarité offensive et défensive paraît essentielle.

Sauf blessure, suspension ou envie du staff de marquer le coup après une défaite, on peut imaginer les lignes arrières titulaires ainsi :


Dupont - Ntamack

Bielle-Biarrey - Moefana - Fickou - Penaud

Ramos


À l'ouverture, là où Ramos et Jalibert sont trop friables en défense, Ntamack au contraire apporte des garanties de sécurité et Fickou, patron de la défense bleue, peut se concentrer sur son organisation. 

Barassi a encore des difficultés à s'adapter au système de régulation défensive de la sélection, si différent de celui du Stade Toulousain où on lui en demande moins dans ce domaine.

Penaud et Bielle-Biarrey ont de telles qualités offensives qu'on leur pardonne leurs faiblesses défensives, à condition que celles-ci soient palliées par la présence de coéquipiers plus à l'aise dans l'exercice. Idem pour Ramos, excellent dans l'animation offensive, aux relances folles et/ou dévastatrices mais qui n'est pas infaillible sur l'homme.

Enfin, la complémentarité offensive Dupont (indéboulonnable) - Ntamack à la charnière n'est plus à prouver, les deux hommes se connaissant par cœur. L'explosivité du demi de mêlée alliée à la sobriété aux éclairs de génie de son compère de club font des merveilles.

Reste un bémol : la présence essentielle sous les ballons hauts, où Barré et Attisogbe pourraient se montrer indispensables quand leurs coéquipiers pêchent trop souvent.


La question des finisseurs 

Elle se pose toujours. À la mêlée, Galthié semble osciller entre Lucu et Le Garrec, comme incapable de se décider. Pourtant, tous les deux offrent un profil opposé. Le Bordelais se montre davantage gestionnaire quand le Racingman est plus créatif et explosif, à l'image du titulaire du poste.


Banc en 5-3 ? 6-2 ? 7-1 ? Là encore le staff bleu a innové avec un seul trois-quarts en renfort face à l'Italie. Avec, si besoin, la possibilité que Jegou le troisième ligne joue centre. Des calculs compliqués en cas de pépins mais n'oublions pas la possibilité de faire plus simple avec un trois-quarts polyvalent sur le banc, Gailleton (qui n'avait finalement pas été utilisé contre l'Angleterre) et/ou Depoortère.


Fabien Galthié est-il un visionnaire génie incompris ou se fourvoie-t-il ? L'avenir nous le dira mais, une chose est sûre, la France du rugby ne lui pardonnera pas une deuxième Coupe du Monde perdue.


Photo Sylvain Muzeau / FFR
Photo Sylvain Muzeau / FFR

Italie - France, dimanche 23 février, 16h, Stadio Olimpico de Rome 

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