Rugby – Six Nations : Quel spectacle pour ce samedi ?
- Tara Feyt
- 7 févr.
- 5 min de lecture
La deuxième journée du Tournoi des Six Nations masculin nous offre deux affiches à suivre samedi 8 février sur France 2 : Italie – Pays de Galles à 15h15 suivi de Angleterre – France à 17h45.
Mise en contexte et tour d’horizon de ce qui nous attend.
Italie – Pays de Galles, le duel des « faiblards »
samedi 8 février à 15h15, Stadio Olimpico de Rome
Sans vouloir manquer de respect à ces deux équipes, il faut reconnaître que ce n’est pas le match le plus enthousiasmant du week-end. L’Italie, intégrée au Tournoi depuis l’an 2000, peine à s’imposer. Chaque match remporté est un événement pour la Squadra Azzura, raillée tous les ans par certains observateurs qui s’interrogent quant à la pertinence de sa présence dans la compétition.
Le Pays de Galles, a contrario, a remporté six fois le Tournoi depuis 2000, dont quatre Grands Chelems (en 2005, 2008, 2012 et 2019).
Pourtant, le rapport de force a évolué. Après l’échec de Kieran Crowley à faire de l’Italie une nation du rugby qui compte, c’est Gonzalo Quesada qui reprend les rênes de la sélection au début de l’année dernière. Le technicien argentin semble avoir insufflé une énergie et une structure nouvelles à son équipe, qui fait un Tournoi 2024 très honorable (défaite sur le fil 24-27 face à l’Angleterre, match nul contre la France à Paris 13-13, victoire sur l’Ecosse 31-29 et victoire au Pays de Galles 21-24). La semaine dernière, les Italiens ont su poser des problèmes aux Ecossais dans leur jardin de Murrayfield, même s’ils ont cédé en deuxième mi-temps (un problème récurrent chez eux).
En face, l’équipe au poireau traverse une crise. Malgré le retour du sélectionneur star Warren Gatland qui les avait menés quatre fois à la victoire entre 2007 et 2019, les Gallois ne savent plus gagner. Aucune rencontre remportée en 2024, toutes compétitions confondues. Battus 43-0 par la France le week-end dernier en ouverture du Tournoi, ils se sont montrés absolument impuissants.
Samedi, ce qui ressemble à un match pour éviter la dernière place de la compétition pourrait être plus intéressant qu’annoncé. Le grand retour de Taulupe Faletau (34 ans, 104 capes, absent depuis sa fracture du bras à la Coupe du Monde) pourrait donner des ailes à la sélection galloise, bien consciente d’être au pied du mur. En face, la Squadra Azzurra, dont beaucoup de joueurs bénéficient de l’expérience du Top 14, aura un coup à jouer à domicile.

Le XV de départ de l'Italie : 15. Allan ; 14. Capuozzo, 13. Brex, 12. Menoncello, 11. Ioane ; 10. P. Garbisi, 9. Page-Relo ; 7. Lamaro (cap.), 8. L. Cannone, 6. Negri ; 5. Ruzza, 4. N. Cannone ; 3. Ferrari, 2. Nicotera, 1. Fischetti.
Remplaçants : 16. Lucchesi, 17. Rizzoli, 18. Riccioni, 19. Lamb, 20. Zuliani, 21. Vintcent, 22. A. Garbisi, 23. Trulla.
Le XV de départ du pays de Galles : 15. L. Williams ; 14. Rogers, 13. Tompkins, 12. James, 11. Adams ; 10. B. Thomas, 9. T. Williams ; 7. Morgan (cap.), 8. Faletau, 6. Botham ; 5. Jenkins, 4. Rowlands ; 3. H. Thomas, 2. Lloyd, 1. G. Thomas.
Remplaçants : 16. Dee, 17. Smith, 18. Assiratti, 19. F. Thomas, 20. Wainwright, 21. R. Williams, 22. Edwards, 23. Murray.
Angleterre – France, l’immanquable « Crunch »
samedi 8 février à 17h45, Twickenham Stadium
Tout a été dit, tout a été écrit sur cette confrontation. La perfide Albion, le meilleur ennemi, les « rosbifs » face aux « froggies »… Une rencontre si iconique qu’elle a droit à un surnom qui croustille. Ce samedi, pour la 112e fois de l’Histoire, le XV de France sera opposé au XV de la Rose, et les cartes seront rebattues.
Pour le plaisir, souvenons-nous tout de même du fantastique succès des Bleus (10-53) dans l’antre même du rugby, devant un public anglais dépité qui quittait les travées de Twickenham avant la fin, lors du Six Nations 2023. Rappelons-nous également cette victoire à l’arrachée l’année dernière à Lyon (33-31), vécue en apnée par tous les supporters français jusqu’à la pénalité libératrice de Thomas Ramos à la dernière minute.
L’Angleterre version 2025 est une équipe en pleine mutation. Même s’il peine à enchaîner les victoires, le groupe dirigé par Steve Borthwick a fait évoluer son jeu. Moins restrictif, plus mobile, il est enthousiasmant. Et la présence du demi d’ouverture virevoltant Marcus Smith y est certainement pour beaucoup. Attaquant fantasque et imprévisible, celui qui sera repositionné à l’arrière samedi se délectera sûrement des ballons de relance qui lui seront offerts.
En face, le XV de France se présente sans quelques uns de ses cadres (Gaël Fickou et Thibaud Flament, blessés, et Romain Ntamack, suspendu suite à son carton rouge reçu face au Pays de Galles). Fabien Galthié a décidé de reconduire l’équipe victorieuse la semaine dernière, à deux exceptions près : Matthieu Jalibert remplace « NTK » à l’ouverture et l’irrésistible Damian Penaud reprend sa place à l’aile à Théo Attisogbe, près d’un an après son dernier match en bleu.
Battre les Anglais chez eux suppose en premier lieu une discipline de fer. En ne concédant que trois pénalités face au Pays de Galles, un adversaire certes faible, les Bleus ont prouvé qu’ils en étaient capables. On peut aussi présumer que le XV de la Rose ciblera Matthieu Jalibert. Connu comme un moins bon défenseur que son homologue toulousain, il avait obligé le staff à revoir sa stratégie défensive à la Coupe du Monde, Fickou se repositionnant pour pallier ses faiblesses. Stratégie identique à venir samedi ? De même, l’ouvreur bordelais, habitué en club à mener les attaques de son équipe avec créativité, devra s’adapter à l’omniprésence d’Antoine Dupont et accepter d’endosser un rôle plus sobre.
Les deux équipes basent également leur jeu sur un certain nombre de ballons hauts. Avec la nouvelle règle qui interdit les escortes, gageons que les duels aériens seront disputés. Thomas Ramos et Louis Bielle-Biarrey auront fort à faire côté français, et le triangle arrière anglais devra composer sans Freddie Steward, excellent dans l’exercice mais non retenu pour ce match.
Enfin, reste à savoir quelle stratégie Fabien Galthié et son staff auront décidé d’adopter pour perturber la défense anglaise, qui a pris l’habitude de monter très vite et très fort sur ses adversaires afin de les déstabiliser, mais qui a montré face à l’Irlande des signes de faiblesse dans ses 15 mètres.

Le XV de départ de l’Angleterre : 15. M. Smith ; 14. Freeman, 13. Lawrence, 12. Slade, 11. Sleightholme ; 10. F. Smith, 9. Mitchell ; 7. Earl, 8. T. Willis, 6. T. Curry ; 5. Martin, 4. Itoje (cap) ; 3. Stuart, 2. Cowan-Dickie, 1. Genge.
Remplaçants : 16. George, 17. Baxter, 18. Heyes, 19. Chessum, 20. Cunningham-South, 21. B. Curry, 22. Randall, 23. Daly.
Le XV de départ de la France : 15. Ramos ; 14. Penaud, 13. Barassi, 12. Moefana, 11. Bielle-Biarrey ; 10. Jalibert, 9. Dupont (cap) ; 7. Boudehent, 8. Alldritt, 6. Cros ; 5. Meafou, 4. Roumat ; 3. Atonio, 2. Mauvaka, 1. Gros.
Remplaçants : 16. Marchand, 17. Baille, 18. Colombe, 19. Auradou, 20. Guillard, 21. Jegou, 22. Le Garrec, 23. Gailleton.
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