Le capitaine toulousain Antoine Dupont soulève la coupe. (photo Glyn Kirk / AFP)
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Si on ajoute aux 80 minutes réglementaires les deux fois 10 minutes de prolongation plus toutes les minutes jouées quand l'horloge était dans le rouge, on obtient 115 minutes d'un combat titanesque entre deux équipes qui n'ont rien lâché jusqu'au bout, le Leinster tentant même une dernière action vaine à la fin du match quand ils n'étaient plus en mesure de revenir au score. Dantesque.
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Deux essais en 115 minutes. "Seulement" deux essais. Un pour chaque équipe, marqués l'un et l'autre pendant les prolongations, sur deux actions conclues respectivement par Matthis Lebel pour le Stade Toulousain et Josh Van der Flier pour le Leinster.
Une attente de plus de 80 minutes pour voir une équipe finir dans l'en-but adverse (même si le club français avait franchi deux fois la ligne auparavant, mais Dupont et Lebel avaient malheureusement mis le pied en touche, invalidant leurs actions). Et pourtant on ne s'est pas ennuyé une seule seconde grâce à l'intensité proposée par les deux formations, qui se sont rendu coup pour coup du début à la fin de la rencontre.
41 (ou 30, ou 29)
Symbole de cette bataille de chaque instant, le nombre de plaquages effectués par Jack Willis est tonitruant. Les observateurs ne sont pas tous d'accord mais même si on garde le nombre le plus bas, la performance du troisième-ligne aile anglais dans ce domaine reste ahurissante. Et quand il ne plaque pas, il s'applique à "pourrir" les rucks irlandais pour contrer leur système de jeu huilé et retarder la sortie du ballon, voire même à initier des contre-rucks. Jack Bruce Willis continue à se battre contre tout ce qui bouge et ne semble jamais fatigué. Un phénomène.
Notons également le nombre impressionnant de plaquages effectués par ses coéquipiers : 16 pour Cros, Mauvaka et Ntamack, 15 pour Lebel, 14 pour Flament et Roumat pour ne citer qu'eux. Souvent encensé pour son jeu d'attaque flamboyant, le Stade Toulousain sait aussi défendre.
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On l'a dit, cette finale s'est plutôt jouée en défense qu'en attaque. Pas d'essai au bout de 80 minutes, des plaquages à la pelle... Le spectacle défensif offert par les deux équipes a été équilibré et intense jusqu'au bout.
Un joueur en a profité pour ajouter une couleur à sa palette technique déjà bien remplie : Antoine Dupont. Auteur de quatre turnovers à lui tout seul, le meilleur joueur du monde (oui, c'est le moment de le replacer) a démontré qu'outre toutes les qualités qu'on lui connaissait déjà, il était capable des plus beaux grattages, à des moments décisifs du match et très proche de sa ligne d'en-but. Il a fait pousser à ses coéquipiers et aux supporters toulousains plusieurs "ouf" de soulagement.
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La province du Leinster est souvent surnommée "l'ogre irlandais". Il faut reconnaître que cette équipe fait peur, constituée à 90% de joueurs de l'équipe du Trèfle et capable de proposer un jeu d'une efficacité redoutable. Référence au niveau européen, elle a pourtant perdu sa troisième finale d'affilée contre un club français, après s'être inclinée contre La Rochelle en 2022 et 2023. Et toujours au terme d'un suspense à couper le souffle. De quoi donner à ses joueurs des cauchemars teintés de bleu-blanc-rouge.
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Gardons le plus beau pour la fin : Toulouse arbore maintenant 6 étoiles sur son maillot. Habitué à jouer les pionniers, le club s'était offert la toute première étoile européenne en 1996 dès la création de la compétition (Heineken Cup à l'époque). En 2021, ils étaient les premiers à accrocher 5 étoiles à leur palmarès. Désormais, 6 belles étoiles sont brodées au-dessus de l'écusson du club. Grandiose.
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